Potassium
Définition
Il est important de maintenir un équilibre entre l'apport en potassium et celui en sodium, le ratio idéal étant de trois pour un. Une consommation excessive de sodium peut entraîner une rétention d'eau et une augmentation de la pression artérielle.
Essentiel à l’action de nombreuses enzymes, il participe notamment à la synthèse de protéines et du glycogène (forme de stockage du sucre).
Il intervient dans la sécrétion du suc gastrique et la production d’aldostérone (une hormone qui régule les quantités de sodium et de potassium présentes dans l’organisme).
Il est essentiel au bon fonctionnement du système nerveux et des muscles.
Il régule le rythme cardiaque et module les variations de la tension artérielle liées aux apports de sodium.
Le métabolisme du potassium est contrôlé par plusieurs hormones : aldostérone, cortisol, hormone anti-diurétique (vasopressine), catécholamines.
Le potassium est donc essentiel à la santé cardiovasculaire. Cet électrolyte aide également à prévenir les crampes et la fatigue musculaire, et il réduit les risques d'hypertension.
Par ailleurs, le potassium est bénéfique pour la santé osseuse, car il favorise l'absorption du calcium par l'organisme.
Il contribue aussi à la bonne santé rénale, car il permet l'élimination des déchets de l'organisme. D'après l'Anses, ce minéral "est également impliqué dans la sécrétion d'insuline, dans les métabolismes glucidique et protéique et dans l'équilibre acidobasique".
Le taux de potassium, appelé kaliémie, doit être équilibré pour assurer le bon fonctionnement du cœur, des muscles et des reins. Un taux normal se situe généralement entre 3,5 et 5 millimoles par litre. En cas d'excès de potassium, on parle d'hyperkaliémie, et en cas de carence en potassium, d'hypokaliémie. Un déséquilibre en potassium peut entraîner des troubles plus ou moins sévères.
En France, les apports sont largement supérieurs aux besoins minimaux de l’organisme.
L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a évalué la valeur de référence du potassium à 3 500 mg par jour pour les adultes.
- Enfants de 7 à 11 mois 750
- Enfants de 1 à 3 ans 800
- Enfants de 4 à 6 ans 1100
- Enfants de 7 à 10 ans 1800
- Adolescents de 11 à 14 ans 2700
- Adolescents de plus de 15 ans et adultes 3500
- Femmes allaitantes 4000
La valeur de référence des adultes est le chiffre retenu pour l’étiquetage des aliments dans toute l’Union Européenne. Un aliment qualifié de "riche en un nutriment", doit fournir au moins 30 % de la valeur de référence de ce nutriment (donc 1 050 mg pour le potassium).
Le potassium est hydrosoluble. Pour éviter qu’il ne s’échappe dans l’eau de cuisson, il est préférable de cuire les aliments à la vapeur, en papillote ou à l’étouffée. Le potassium se retrouve aussi dans le jus des aliments, qu’il vaut mieux consommer. (dans des soupes par exemple)
Prévention de l’hypertension artérielle
L’observation pendant 7 ans et demi d’une cohorte de 5 500 Européens âgés de 28 à 75 ans, non hypertendus au début de l’étude, a montré une association inverse entre apport de potassium et incidence de l’hypertension artérielle. Le risque de développer une hypertension augmentait lorsque l’apport était inférieur à 3 500 mg par jour.
Les experts de l’EFSA indiquent qu’il existe une relation entre apport en potassium et diminution du risque d’accident vasculaire cérébral (l’hypertension artérielle étant un facteur de risque majeur de l’accident vasculaire cérébral), dès que l’apport est supérieur à 3 500 mg par jour.
Prévention de l’ostéoporose ou des fractures
Selon des études d’observation, des apports élevés en potassium, le plus souvent liés à une forte consommation de fruits et légumes, sont associés à une moindre perte osseuse chez les femmes au moment de la ménopause.
Potassium et reins
Quand les reins fonctionnent mal, il y a une accumulation de potassium ce qui peut entraîner une perturbation des battements du cœur. Au-delà de 25 mg/kg de masse corporelle, le potassium est toxique. En intraveineuse, la dose létale pour un humain est d'environ 30 à 35 mg/kg.
Un surdosage en potassium provoque l’hyperkaliémie, alors qu'un sous-dosage en potassium provoque l’hypokaliémie.
L’hyperkaliémie découle le plus souvent des insuffisances rénales très avancées (le rein n’excrète plus le potassium, et il va donc augmenter) alors qu'il est quasi impossible d’avoir une hyperkaliémie quand les reins fonctionnent normalement. On traite l’hyperkaliémie par des perfusions de bicarbonates (on alcalinise le sang), jusqu’aux cas les plus extrêmes où l’on effectue une hémodialyse (rein artificiel)… Un arrêt cardiaque peut survenir surtout si les changements de la kaliémie ont été brusques.
Il existe des manifestations avant-coureuses : des troubles du rythme cardiaque, des troubles digestifs (hypokaliémie seulement), des douleurs musculaires (hypokaliémie seulement).
Sources alimentaires de potassium
Il y a du potassium dans presque tous les aliments. Le cacao, le poivre noir en grain, la banane, les fruits secs, les volailles, les viandes et les poissons en sont particulièrement concentrés. Viennent ensuite les pommes de terre, les aliments céréaliers complets, les fruits et légumes frais. le persil,, le chocolat noir à 70 % de cacao ;
Teneur en potassium en mg pour 100 g d’aliment.
cacao en poudre non sucré 1 524 mg Abricot sec 1090
les pois secs 930 mg pois chiches, soja. Figue sèche 900
les lentilles 837 mg Datte sèche,raisin sec, pignons, pistaches, abricots secs 750 ou 773 le pruneau 732 mg Amandes 728 mg et oléagineux Châtaigne cuite 715 Poulet rôti 700 Le radis noir 554 mg Bette cuite 549 Saucisson sec 529 Espadon, mulet ou thon cuit 450 à 462 Foie de veau cuit 450 l’avocat 485 mg épinards 466 mg Rôti de porc cuit 416 Artichaut cuit 411 Haricot rouge cuit 400 la pomme de terre 379 mg les tubercules en général (le céleri-rave, le navet, la la carotte 320 mg la banane 358 mg le piment 322 mg le kiwi 270 mg le melon 300 mg tomate 280 mg {tomates séchées et le concentré de tomate) le potiron 223 mg le jus d’orange 200 mg Epinard cuit 390 Cassis 370
Carences
L'hypokaliémie, ou carence en potassium, est généralement due à un apport alimentaire insuffisant - directement liée à une alimentation déséquilibrée.
L’hypokaliémie (< 3,1 mmol/L) peut être due à :
un apport insuffisant de potassium (anorexie, alcoolisme chronique, âge avancé), mais c’est assez rare que ce soit la seule cause
des pertes digestives (diarrhée, vomissements abondants ou répétés)
une maladie endocrine (hyperaldostéronisme ou hyperinsulinisme)
un traitement par diurétiques (certaines classes ont un effet hypokaliémiant), par certains antibiotiques ou corticoïdes. Une hypokaliémie peut être observée chez jusqu’à 20 à 30% des personnes traitées par diurétique.
Elle se traduit par une arythmie cardiaque (qui peut être mortelle), une faiblesse musculaire, des crampes, des difficultés à coordonner les mouvements, un ralentissement du transit intestinal, une augmentation de la tension artérielle, des fourmillements aux extrémités, des troubles de l'humeur, de la fatigue, une polyurie (augmentation du volume urinaire), des mictions très fréquentes. .
Des apports inférieurs à 3 500 mg par jour chez l’adulte sont associés à une augmentation du risque d’accident vasculaire cérébral.
Pour éviter l'hypokaliémie, il est important d'adopter une alimentation variée et équilibrée.
Excès
Lorsque le taux de potassium sanguin excède 5,5 mmol/L, on considère qu'il est trop élevé.
Il occasionne une faiblesse et des troubles digestifs non spécifiques. L’hyperkaliémie (trop de potassium dans le sang) entraîne une arythmie, qui peut s’aggraver jusqu’à l’arrêt cardiaque. L'hyperkaliémie peut être totalement asymptomatique, ou entraîner une faiblesse musculaire. Plus rarement, une maladie appelée paralysie périodique familiale hyperkaliémique peut se développer.
L’excès de potassium est le plus souvent lié à un défaut d’élimination urinaire.
L’hyperkaliémie (> 4,9 mmol/L) est assez rare. Elle est généralement liée à :
- une insuffisance des glandes surrénales avec pour conséquence une baisse de la production de l’aldostérone et du cortisol
- une hémolyse (destruction des globules rouges) ou autre destruction cellulaire massive et brutale (lyse tissulaire)
- des brûlures graves
- une chimiothérapie
- une insuffisance rénale
- un traitement par diurétiques dits hyperkaliémiants ou d’autres médicaments
En cas d'hyperkaliémie légère (entre 5,5 et 5,9 mmol/l), l'un des premiers réflexes à adopter est alors de limiter les aliments les plus riches en potassium que nous avons listés précédemment : certains fruits et légumes (bananes, tomates, pommes de terre...), cacao, fruits secs, oléagineux, légumineuses, certaines herbes et épices (persil, paprika, coriandre, menthe, romarin, basilic...).
Certaines eaux en bouteille sont également à éviter, car très riches en potassium. C'est le cas des eaux minérales suivantes :
Vichy St Yorre,
Vichy Célestin,
Quézac,
Rozana,
Arvie.
A la place, on privilégie plutôt l'eau de source ou l'eau du robinet.
Le médecin peut aussi préconiser l'arrêt des médicaments qui limitent l'excrétion urinaire de potassium, si l'hyperkaliémie est d'origine médicamenteuse. Un diurétique peut également être prescrit pour faciliter l'élimination du potassium.
Pour une hyperkaliémie modérée à sévère, des mesures plus drastiques seront prises afin de diminuer immédiatement le taux de potassium sanguin, comme l'injection de calcium par intraveineuse, suivie de l'administration d'insuline et de glucose, ou encore de salbutamol. Dans les cas les plus graves, une dyalise peut être requise.
Interactions
La prise d’un diurétique hypokaliémiant ou épargneur de potassium impose une surveillance biologique régulière afin de prévenir une hypokaliémie ou une hyperkaliémie (taux sanguin de potassium trop bas ou trop élevé).
Les diurétiques hypokaliémiants sont : l’altizide, le bendrofluméthiazide, le bumétanide, la chlortalidone, le ciclétanine, le clopamide, le furosémide, l’hydrochlorothiazide, l’indapamide, le méthyclothiazide, le pirétanide.
Les diurétiques épargneurs de potassium sont : l’amiloride, le canrénoate de potassium, l’éplérénone, le spironolactone, le triamtérène.
La prise d’un traitement au long cours de cortisone ou de laxatifs stimulants, impose également une surveillance de la kaliémie (taux sanguin de potassium).
Les suppléments de potassium sont contre-indiqués en cas de prise d’un diurétique épargneur de potassium, d’un antagoniste des récepteurs de l’angiotensine II (azilsartan, candésartan cilexétil, éprosartan, irbésartan, losartan, olmésartan, telmisartan ou valsartan, généralement prescrits en cas d’hypertension artérielle), d’un inhibiteur de l’enzyme de conversion (bénazépril, captopril, cilazapril, énalapril, fosinopril, lisinopril, moexipril, périndopril tert-butylamine, quinapril, ramipril, trandolapril ou zofénopril, prescrits en cas d’hypertension artérielle ou d’insuffisance cardiaque), de ciclosporine (aux effets immuno-suppresseurs et anti-inflammatoires) ou de tacrolimus (immuno-suppresseur).