Sodium
Description
Il joue un rôle crucial dans la régulation des mouvements d’eau entre l’intérieur et l’extérieur des cellules, et donc dans le maintien de la pression artérielle et de l’hydratation.
C’est l’ion le plus important du milieu extracellulaire (liquide hors des cellules). Dans le plasma, il représente 90% des cations (ions positifs) présents.
Quelle différence entre chlorure de sodium, sel et sodium ?
Le sel est composé de chlore et de sodium, on le nomme donc aussi chlorure de sodium. Le sodium n'est donc qu'un des deux composés du sel. 1g de sel contient 400 mg de sodium et 600 mg de chlore. À l'inverse il faut 2,5 g de sel pour obtenir 1 g de sodium.
La natrémie, c'est-à-dire la concentration de sodium dans le plasma, est donc finement régulée : les apports en sodium se font principalement par l’alimentation, et l’excrétion se fait par les reins (et en faible quantité par la transpiration et les fèces).
À titre indicatif, les valeurs normales de la natrémie sont comprises entre 133 et 143 mmol/L (millimoles par litre). Elles peuvent varier légèrement selon les sources (entre 135 et 150 mmol/L environ).
Si la natrémie est trop basse (< 135 mmol/L), on parle d’hyponatrémie ; si elle est trop élevée (supérieure à 145 ou 150 mmol/L), on parle d’hypernatrémie.
L’hyponatrémie est très fréquente chez les personnes hospitalisées, surtout les personnes âgées ou en réanimation. Celle-ci passe souvent inaperçue, sauf si elle est brutale et très sévère, auquel cas elle peut entraîner des signes digestifs (dégoût de l’eau, vomissements, etc.), des troubles musculaires (fatigue, crampes) et neurologiques (troubles de la conscience, convulsions).
Les causes d’hyponatrémie chronique sont, entre autres :
Causes rénales (insuffisance rénale chronique avancée, néphropathie avec perte de sel, etc.)
Insuffisance surrénale
Prise de certains diurétiques (thiazidiques)
Complication du diabète (hyponatrémie associée à une hyperglycémie)
Syndrome néphrotique, ictère cholostatique, etc.
Insuffisance cardiaque
Cirrhose
Hypothyroïdie
Ingestion d’eau excessive (potomanie)
Les causes d’hypernatrémie sont elles aussi multiples, dénotant le plus souvent une déshydratation :
pertes d’eau (diabète, etc.)
pertes rénales (prise de diurétiques)
pertes digestives (vomissements, diarrhées, etc.)
pertes cutanées (brûlures, sudation excessive, etc.)
apport excessif de sodium (perfusion de NaCl, ingestion d’eau de mer, dialyse hypertonique, syndrome de Cushing, etc.)
Les recommandations actuelles visent à limiter la consommation de sel dans l'alimentation. Ainsi, les hommes ne devraient pas consommer plus de 8g de sel par jour alors que les femmes et les enfants devraient limiter leur consommation à 6,5 g de sel par jour.
En cas d'effort physique intense, surtout en ambiance chaude ou lors de la pratique d'un sport d'endurance, les pertes en sel peuvent conduire à une carence sodée se manifestant par des pertes de connaissance, des crampes, de l'insomnie et une déshydratation. Certaines maladies, notamment rénales, entraînent des déséquilibres en sodium dans le sang et de graves troubles métaboliques.
Le sodium est en partie éliminé par la sueur et l'urine, il aiguise l'appétit, stimule l'esprit et les muscles, d'où la nécessité de le consommer sous forme de chlorure de sodium d'autant que la température extérieure entraîne une plus forte sudation.
L’alimentation des enfants de moins de 3 ans doit être très peu salée, pour ne pas surcharger leurs reins immatures dans les premiers mois de vie et éviter de former leur goût à des saveurs très salées. Il semble que la pression artérielle des enfants dépende au moins en partie de l’apport de sel.
Sources alimentaires de sodium
Les principales sources actuelles sont les aliments préparés et préemballés. En fait, plus de 75% du sodium que nous consommons provient d’aliments transformés tels que les fromages, produits de charcuteries, pizzas, sauces et soupes ainsi que les aliments séchés ou fumés.
Bien que le chlorure de sodium soit la principale source de sodium alimentaire, d’autres formes se trouvent souvent dans les aliments en tant qu’additifs (glutamate monosodique, benzoate de sodium, nitrite de sodium, pyrophosphate disodique etc.).
Le bicarbonate de sodium et le citrate de sodium se trouvent dans de nombreux médicaments de types antiacides.
Fruits, légumes, lait, yaourts, viandes, poissons, œufs, contiennent peu de sodium. Leur apport est suffisant pour combler nos besoins si notre alimentation est variée.
Les aliments les plus riches en sodium sont ceux qui ont été salés au cours de leur fabrication, de façon à améliorer leur conservation ou leur saveur :Sel marin (de préférence), algues marines, viandes et poissons fumés, olives, conserves, crevettes, sauces industrielles, eau de Vichy, cornichons, câpres, biscuits salés, oeufs de poisson, charcuteries, semi-conserves, fromages.
Aliments Portions Teneur en sodium
Miso, produits fermentés 175 ml (3/4 tasse) 7 583 mg
Boeuf salé déshydraté 100 g 2 790 mg
Sel de table 1 c. à café 2 373 mg
Bacon grillé 100 g - 4 tranches 2 310 mg
Jambon tranché 100 g 1 500 mg
Sauce de poisson prête à servir 15 ml 1 408 mg
Bicarbonate de soude 1 c. à café 1 284 mg
Sauce soya et tamari 15 ml 914-1 038 mg
Légumineuses en conserve 1 tasse 718-873 mg
Hareng de l’Atlantique, mariné 100 g 870 mg
Saumon fumé 100 g 784 mg
Sauce tomate en conserve 125 ml 678 mg
Anchois en conserve 4 anchois (16 g) 588 mg
Cornichons à l’aneth 1 cornichon (65 g) 569 mg
Fromage féta 50 g 558 mg
Sardines en conserve 100 g (8 moyennes) 505 mg
Choucroute en conserve 1/2 tasse 496 mg
Fromage , 2 % MG 125 ml (1/2 tasse) 485 mg
Aliments ayant une teneur élevée en sodium (mg/100 g)
Bouillon cube : 15 000 Olives noires en saumure : 3 288
saucisson sec : 2 100 Olives vertes en saumure : 2 100
Moutarde 2360 Morue cuite à l’eau 2320
Câpre 2240 Saucisson sec 1980 salami : 1 800 Pâté de campagne 1190
Caviar : 1 700 Jambon fumé : 1 620 Roquefort : 1 600 Parmesan, mimolette 1090 à 1100 Jambon type Bayonne : 1 440 Petit déjeuner genre "All-Bran" : 1 300 Fromage fondu à 45 % de matières grasses : 1 139 Biscuit sec salé : 1 100 Ketchup : 1 100 Œuf de lompe en semi-conserve 973 Chips de maïs (tortilla) 970
Carence
Une carence en sodium est très rare. Même lorsque les apports alimentaires en sodium sont faibles, l’organisme s’adapte habituellement en réduisant les pertes par l’urine et la sueur. Par contre, une carence peut survenir lors de vomissements répétés, une diarrhée prolongée, une transpiration excessive. Un apport trop faible en sodium peut entraîner certains effets secondaires néfastes. Les symptômes d’une déficience en sodium sont des crampes musculaires, une perte d’appétit, une déshydratation, une chute de pression et de la confusion. Une hydratation excessive des cellules avec en parallèle une déshydratation des liquides extracellulaires.
Elle peut apparaître chez des sportifs, qui ne compenseraient pas des pertes importantes dans la sueur. Elle induit une altération du fonctionnement du système nerveux, une faiblesse musculaire, une hypotension (tension artérielle trop basse), une déshydratation. Elle peut entraîner une intolérance aux produits de contraste iodés (utilisés dans le cadre de certains examens) et à certains médicaments anti-inflammatoires. Tout particulièrement chez les personnes âgées, elle coupe l’appétit et peut mener à une dénutrition.
Selon l’étude PURE publiée en 2014 (menée pendant 4 ans sur 110 000 personnes dans 17 pays), un apport de sel inférieur à 3 g (1 200 mg de sodium) par jour apparaît préjudiciable à la santé, augmentant (comparé à un apport compris entre 3 et 6 g par jour) le risque de mortalité globale et paradoxalement de mortalité cardiovasculaire.et de maladie rénale. Des travaux menés au milieu des années 1990 suggéraient déjà cet effet inattendu.
Excès
Le glucose et les acides aminés (constituants des protéines) stimulent l’assimilation du sodium.
L’excès de sel dans l’alimentation ou les médicaments contenant du sodium en quantité notable (bicarbonate de sodium, médicaments effervescents, anti-acides de type Gaviscon ou Maalox, laxatifs de type Movicol…) peuvent réduire l’efficacité du lithium (régulateur d’humeur) par augmentation de son élimination rénale.