Sélénium
Description du sélénium
Le sélénium est un oligo-élément (c'est-à-dire que l’organisme n’en a besoin qu’en très petites quantités) indispensable à l’organisme humain. Il est présent à l'état de traces dans les aliments.
Comme la plupart des oligo-éléments, le sélénium joue un rôle clé dans l'ensemble de l'organisme.
Il est principalement stocké dans l'organisme au niveau des muscles et du foie.
Sur le plan intracellulaire, il a un effet antioxydant, car il permet à l'organisme de produire la glutathion-peroxydase. Cet enzyme travaille de concert avec la vitamine E pour protéger les membranes cellulaires contre l'oxydation provoquée par les radicaux libres. action synergique du sélénium et de la vitamine E, deux antioxydants bien connus, dans la prévention de diverses maladies.
Le sélénium joue également un rôle essentiel dans le fonctionnement du système immunitaire et de la glande thyroïde, dans la prévention des effets délétères des métaux lourds comme le plomb, l'arsenic…
On utilise différentes techniques pour mesurer le taux de sélénium dans l'organisme, notamment l'analyse du sang et des cheveux. Toutefois, dans plusieurs études épidémiologiques, les chercheurs ont plutôt analysé les ongles des sujets, car cette méthode serait plus fiable pour évaluer l'apport en sélénium à long terme.
le sélénium est présent partout dans l'écorce terrestre et se retrouve donc dans les végétaux. Sa répartition n'est toutefois pas uniforme sur le globe. Parmi les régions qui en sont pauvres, on compte notamment la Finlande, la Nouvelle-Zélande et certaines parties de la Chine ainsi que, dans une moindre mesure, le Royaume-Uni et l'Europe en général.
Le sélénium présente indéniablement un certain nombre d'avantages. Recommandé pour :
- réguler le rythme cardiaque.
- Le sélénium entre dans la structure de plusieurs enzymes anti-oxydantes : les glutathions péroxydases et la thiorédoxine réductase. Ces enzymes contribuent à neutraliser l’excédent de radicaux libres présents dans l’organisme, qui accélèrent le vieillissement cellulaire et favorisent la survenue de diverses maladies, notamment les maladies cardiovasculaires.
- La thiorédoxine réductase permet de régénérer les vitamines C et E, qui ont également une action anti-oxydante.
- Le sélénium joue aussi un rôle dans le métabolisme au niveau du foie et contribue au maintien des muscles squelettiques et cardiaques et des spermatozoïdes.
- Le sélénium est un modulateur des réponses immunitaires (notamment antivirales) et anti-inflammatoires.
- Cet oligo-élément favorise la beauté des cheveux et des ongles ;
- Il participe à la détoxification de certains composés toxiques, métaux lourds et xénobiotiques (molécules étrangères).
- Enfin, il intervient dans le métabolisme thyroïdien.
Le sulfure de sélénium est employé comme traitement en dermatologie, en raison de son action fongicide, ou par exemple dans le traitement des pellicules grasses.
Le sélenium a une efficacité prouvée dans les orbithopathie dysthyroïdiennes d'importance moyenne. Il améliore la qualité de vie et diminue les conséquences oculaires.
Depuis quelques années, les apports alimentaires en sélénium diminuent considérablement en Europe, notamment au Royaume-Uni, où de 1975 à 1994, ils sont passés de 60 µg/jour à 34 µg/jour. Des experts s’inquiètent des conséquences possibles d’une telle déficience en sélénium sur la santé.
La plupart des régions des États-Unis (sauf les plaines de la côte est et la région nord-ouest du Pacifique) et du Canada possèdent un sol riche en sélénium; on associe d'ailleurs la diminution des apports en sélénium au Royaume-Uni à l'arrêt de l'importation de blés durs américains et canadiens. On estime que l'apport alimentaire moyen est, aux États-Unis, d’environ 125 µg/jour.
Sélénium et virus. Les premiers cas de syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) sont apparus en Chine, un pays où la carence en sélénium est fréquente. Les chercheurs explorent deux hypothèses : on sait que la carence en sélénium induit une déficience immunitaire, mais des données indiquent qu’elle peut aussi contribuer à la mutation de virus vers des formes nouvelles et plus dangereuses.
Cancer de la vessie. Une récente étude cas-témoins indique toutefois que le sélénium pourrait avoir un effet protecteur particulier chez les femmes et les fumeurs. Par ailleurs, quelques données in vitro et animales laissent penser que le sélénium pourrait être utile chez les femmes présentant un risque élevé de cancer du sein.
Lymphoedème causé par le traitement d’un cancer. Quelques études préliminaires indiquent que le sélénium, pris sous supervision médicale, peut être un traitement adjuvant utile pour réduire le lymphoedème. Cette enflure causée par une accumulation de lymphe est un effet secondaire de la chirurgie ou de la radiothérapie. Le lymphoedème peut être très handicapant, notamment après le traitement d’un cancer du sein.
Sida. Une étude avec placebo a été menée en Floride auprès de 174 sujets atteints de sida. Chez les sujets ayant pris 200 µg de sélénium durant neuf mois, la maladie a progressé moins rapidement que chez ceux ayant pris un placebo. Le sélénium pourrait donc être un traitement adjuvant accessible et peu coûteux.
Immunité. On sait que le sélénium est un antioxydant et les chercheurs sont de plus en plus convaincus que l’activité antioxydante est étroitement associée au bon fonctionnement du système immunitaire. On a cependant mené très peu d’essais cliniques sur les effets d’une supplémentation en sélénium sur l’immunité.
l’effet antioxydant bénéfique du sélénium pourrait s’ajouter à celui de certains suppléments et plantes.
Dose journalière
**1 µg = 1 microgramme = un millionième de gramme
Âge Apports quotidiens recommandés (µg)
Jusqu'à 19 ans (filles, garçons) 20 à 50
Femmes de plus de 19 ans 50 à 60
Femmes allaitantes ou enceintes 50 à 60
Hommes de plus de 19 ans 60 à 70
Après 75 ans (hommes, femmes) 80
Il faut user de prudence chez la femme enceinte ou allaitante en ne dépassant pas les doses recommandées.
Carences en sélénium
- chez les personnes dont les principaux aliments proviennent de régions dont les sols sont pauvres en sélénium;
- chez les personnes qui sont sous alimentation parentérale non enrichie en sélénium durant des périodes prolongées;
- chez les personnes souffrant de maladies intestinales graves comme la maladie de Crohn ou la colite ulcéreuse.
- On soupçonne cependant qu’une carence subclinique - c’est-à-dire dont les signes sont tellement minimes que le diagnostic est difficile à poser - peut être associée à diverses maladies : troubles cardiovasculaires et inflammatoires, asthme, affaiblissement de l’immunité, cancer, cataractes, etc.
Une déficience en sélénium peut se traduire par une arythmie cardiaque, une moindre résistance aux infections, une faiblesse musculaire, ainsi qu’à un risque plus élevé d’invalidité et de mortalité, une anémie, des manifestations arthrosiques. Associée à un déficit en iode, elle peut entraîner une hypothyroïdie (insuffisance en hormones thyroïdiennes) une dépigmentation de la peau.
Les besoins exacts en sélénium des personnes âgées sont mal connus et les apports nutritionnels recommandés actuels sont dérivés de ceux des jeunes adultes. Cependant, on soupçonne qu’une alimentation pauvre en sélénium entraîne un risque d’anémie chez les aînés.
Les antiacides (Maalox® et Rolaids®, par exemple), les bloqueurs H2 (Zantac®, Pepcid® et Axid®, par exemple) et les inhibiteurs de la pompe à protons (Losec®, Prevacid® et Pantoloc®) peuvent réduire l’absorption du sélénium.
La prise prolongée de hautes doses de corticostéroïdes peut réduire le taux de sélénium dans le sang.
Plus fréquente que la carence, la déficience en sélénium peut être due à un apport insuffisant, notamment en cas de régime végétalien ou à une mauvaise assimilation consécutive à une affection de l’intestin grêle (maladie cœliaque, maladie de Crohn…).
Surconsommation de sélénium
La dose limite de sécurité a été fixée par les experts français à 150 µg par jour, tous apports compris, aliments, eaux de boissons, voire compléments alimentaires.
En excès, ces derniers entraînent un vieillissement précoce et contribueraient à l'apparition de certains types de cancers, de maladies cardiovasculaires ainsi qu’à la formation des cataractes.
Le sélénium est un élément essentiel mais nombre de ses composés sont extrêmement toxiques et sa dose toxique pour l'Homme est très facilement atteignable (400 µg/jour). Il n'est donc pas recommandé d’en prendre sous forme de supplément alimentaire, mais de consommer des aliments en contenant naturellement (champignons, foie, crustacés, etc.).
Il peut entraîner des nausées, des diarrhées, une fragilisation des ongles, la perte des cheveux ou de la fatigue. Les recommandations américaines indiquent une dose quotidienne maximale à 400 µg/jour, or la supplémentation atteint facilement 200 µg/jour, en plus de l'apport nutritionnel, ce qui expose à un risque de surdosage.
Les études sur les animaux semblent montrer que des personnes qui prennent de fortes doses de suppléments de sélénium, sur une longue période, voient leur risque de diabète de type 2 se majorer.
Compléments alimentaires
La supplémentation en sélénium permet de protéger contre la maladie de Keshan (une maladie du cœur en lien avec la carence en sélénium), mais pas de corriger l’insuffisance cardiaque une fois la maladie déclarée. Cependant, cette affection serait en plus liée à une infection virale.
L'apport en sélénium doit être contrôlé car un surdosage facilement atteignable avec une complémentation médicamenteuse se traduit par des lésions cutanées, une chute des cheveux, des troubles digestifs, de la fatigue intense…
L’assimilation du sélénium est réduite par des apports élevés en fibres, en phosphore ou en métaux lourds (plomb, mercure…).
Au sein des compléments alimentaires multivitaminés, l’association d’une forte dose de vitamine C, plus de 60 g, à du sélénite de sodium, peut empêcher le sélénium d’être assimilé.
L'effet favorable d'une supplémentation alimentaire sur le plan cardio-vasculaire et métabolique ne serait observé que chez les individus présentant un faible stock de sélénium, tandis que la supplémentation serait au contraire toxique chez les sujets non carencés en sélénium.
un apport excédentaire continu en sélénium pourrait, au contraire, augmenter le risque de souffrir du diabète de type 2 ou d’hypercholestérolémie deux importants facteurs de risque cardiovasculaire.
On déconseille la supplémentation en sélénium chez les personnes souffrant d'un goitre.
Sources alimentaires du sélénium
La teneur en sélénium des grains et des légumes dépend directement de la teneur en cet oligo-élément dans les sols où ils sont cultivés. De même, la teneur des aliments de source animale varie selon celle de l’alimentation des animaux.
La championne toutes catégories en matière de sélénium est la noix du Brésil, car une seule noix fournit l’apport quotidien recommandé.
De plus, la noix du Brésil contient une bonne quantité de vitamine E dont l'activité antioxydante s’ajoute à celle du sélénium. Il est recommandé de consommer, de préférence, les noix qui ont conservé leur peau brune, afin de limiter le risque de rancissement associé à leur haute teneur en lipides. Il vaut mieux les écaler soi-même ou les acheter en petites quantités dans un magasin où le roulement des stocks est rapide. On peut les conserver au congélateur.
Les produits animaux et les céréales complètes sont de bonnes sources de sélénium lorsqu’ils sont produits dans des régions dont le sol est riche en ce minéral. Les poissons et les fruits de mer contiennent également de bonnes quantités de sélénium. On en trouve dans les œufs (16 à 48 % du besoin quotidien moyen selon qu'il s'agisse d'un œuf de canard, poule, oie ou dinde et selon le système d'élevage), les rognons de porc ou de bœuf, l’ail...
Teneur en sélénium en microgrammes (µg) pour 100 g d’aliment
Noix du Brésil déshydratées 5 g (1 noix) 95 µg Huîtres, crues ou cuites à la vapeur 100 g (2-4 moyennes) 77-154 µg
Thon en conserve 100 g 60-80 µg Abats de dinde ou de poulet, braisés 100 g 58-60 µg
Hareng de l’Atlantique mariné 100 g 59 µg Palourdes en conserve 100 g (13 moyennes) 49 µg
Champignons shiitakes séchés 10 champignons (36 g) 49 µg Côtelettes de porc cuites 100 g 48 µg
Limande cuite 73µg Lapin cuit 73µg
Levure de bière 71µg Moules cuites 58µg
crevettes roses cuites 52µg Sardine en boîte 48µg
Pois chiche cuit 45µg Lentille cuite 40µg
Canard cuit 35µg Jambon cru ou cuit 23 à 24µg
Champignon de Paris 22µg Foie de veau cuit 22µg
Œuf cuit 20µg Poivron rouge 19µg
Noix 19µg Poulet cuit 17µg
Chou vert cuit 15µg
flétan, morue, sébaste, plie, espadon, saumon, cuits au four ou grillés 100 g 40-47 µg
Mais la biodisponibilité est variable, 20 à 50% pour les produits de la mer contre 80% pour les céréales et la levure de bière.