Chrome
Définition
Le chrome est un oligo-élément essentiel nécessaire au métabolisme normal des glucides, des protéines et des graisses.
Pour rappel, les oligo-éléments sont des éléments minéraux indispensables à de nombreuses réactions dans l'organisme, mais présents en très faible quantité.
Associé à d'autres substances, le chrome forme un composé organique appelé "facteur de tolérance au glucose". "Il est donc indispensable à l'activité de l'insuline. En effet, il augmente l'affinité de l'insuline avec son récepteur ainsi que le nombre de récepteurs à l'insuline.
Chez les sportifs, il a la réputation de favoriser la prise de masse musculaire.
L’assimilation du chrome est supérieure en présence de vitamine B3 (dans les viandes, poissons) ou de vitamine C (dans les fruits et légumes).
Les phytates (présents dans les aliments céréaliers complets) pourraient réduire l’assimilation du chrome.
En dehors de son rôle sur le métabolisme des sucres, le chrome intervient à de nombreux niveaux :
► Régulation de la glycémie. Le chrome fait baisser le sucre et les graisses dans le sang. En ce sens, il prévient le risque de déclencher un diabète de type 2 Le chrome favorise aussi l'équilibre de la glycémie chez les patients atteints de diabète de type 2. leur effet se ferait surtout sentir lorsque le diabète est établi, qu'il est moins bien contrôlé par les médicaments hypoglycémiants oraux et associé à une résistance à l'insuline. En revanche, le chrome semble moins prometteur en prévention. Plus efficace en duo.
Des essais récents indiquent que la prise de 600 ug de picolinate de chrome et de 2 g de biotine (vitamine B8) par jour semble être plus efficace que le chrome seul pour contrôler la glycémie des patients dont le diabète est mal contrôlé par des médicaments habituels. Ce traitement a aussi eu des effets bénéfiques sur certains marqueurs de maladies cardiovasculaires de sujets diabétiques.
► Régulation du poids. Chez une personne en bonne santé et n'ayant pas de déséquilibre de la glycémie, le chrome n'a que peu d'intérêt.
En revanche, chez les personnes en surpoids, le chrome réduit la faim et, surtout les pulsions alimentaires irrépressibles ! C'est pour cette raison que le chrome est aussi un allié de taille chez les personnes qui souffrent de boulimie, en atténuant le sentiment de déprime lié au fait de se réfréner. Même s'il n'est pas le seul élément à prendre en compte dans un accompagnement visant à retrouver son poids de forme, il n'en reste pas moins un bon allié !.
Un cas d'hépatite toxique a été rapporté : la personne avait pris à long terme un cocktail amaigrissant contenant du chrome et des plantes riches en chrome (prêle des champs, cascara sagrada).
► Santé oculaire. Le chrome joue un rôle pour prévenir la formation et l'évolution des glaucomes à angle ouvert, souvent observés en association avec d'autres symptômes : hypertension artérielle, insulino résistance ou diabète, surpoids, cholestérol…
► Santé cardiovasculaire. L'apport de chrome entraîne une diminution du LDL, aussi appelé "mauvais cholestérol" et une amélioration du bilan lipidique.
Maladie d'Alzheimer. Des chercheurs s'intéressent au lien qui semble se dessiner entre le diabète et les maladies neurodégénératives. Au cours d'un essai préliminaire, la prise de picolinate de chrome durant 12 semaines a eu des effets positifs sur la fonction cérébrale de patients atteints de maladie d'Alzheimer.
Les besoins varient en fonction du genre et de l'âge". Voici un récapitulatif des apports adéquats en chrome, en microgrammes par jour :
Enfants de 1 à 3 ans 11 μg
Enfants de 4 à 8 ans 15 μg
Filles de 9 à 13 ans 21 μg
Garçons de 9 à 13 ans 25 μg
Adolescentes de 14 à 18 ans 24 μg
Adolescents de 14 à 18 ans 35 μg
Femmes adultes de moins de 50 ans 25 μg
Hommes adultes de moins de 50 ans 35 μg
Femmes adultes de plus de 50 ans 20 μg
Hommes adultes de plus de 50 ans 30 μg
Femmes enceintes 30 μg
Femmes allaitantes 45 μg
Prévoir 2 heures entre la prise de suppléments de chrome et la prise de zinc, de carbonate de calcium et d'antiacides.
Chrome trivalent et chrome hexavalent
Le chrome trivalent (Cr III) présent dans les aliments et les suppléments est bénéfique pour la santé.
Par contre, le chrome hexavalent (Cr VI) est hautement toxique. Il peut en effet entraîner des problèmes sanguins comme l'hémochromatose et il est associé à certains cancers.
Il est largement utilisé dans l'industrie de l'acier et du tannage du cuir. Il sert aussi à la fabrication de pigments, au traitement des surfaces métalliques et à la préservation du bois. Le corps est capable de transformer de très petites quantités de chrome hexavalent en chrome trivalent par l'acidité de l'estomac, mais cette capacité est rapidement dépassée en cas de pollution environnementale.
Les effets du chrome pourraient s'ajouter à ceux d'autres plantes, des médicaments ou de suppléments dont l'action est hypoglycémiante.(ce qui pourrait nécessiter une modification de la médication).
Carences en chrome
Le chrome fait partie des oligo-éléments essentiels à risque de carence démontré chez l'homme : avec le fer, l'iode, le zinc, le sélénium, le molybdène, et le fluor. Néanmoins, il est admis que :
► Le taux de chrome est plus faible chez les diabétiques avec complications comparé aux diabétiques sans complications et qu'il est plus faible chez une personne diabétique que chez quelqu'un qui ne souffre pas de cette pathologie ;
► Le taux de chrome diminue avec l'âge ;
► Une carence en chrome se manifeste par une augmentation de la glycémie (hyperglycémie) et de l'insuline, des triglycérides (hyperlipidémie) et du cholestérol (hypercholestérolémie)
► Il existe une relation entre un taux de chrome bas et le diabète de type 2 ou les maladies cardiovasculaires.
Si une carence en chrome est avérée, elle peut se traduire par des troubles du métabolisme des glucides et des lipides tels que le diabète, l'hypoglycémie ou l'excès de graisses dans le sang (hypertriglycéridémie, hypercholestérolémie...).
Quelques cas de déficit, associés à un taux de chrome sanguin très bas, ont été suspectés chez des personnes malades, nourries exclusivement et durablement par voie parentérale (par perfusion). Ces dernières ont développé des manifestations du diabète : glycémie trop élevée, présence de glucose (sucre) dans les urines, perte de poids, ainsi que des troubles neurologiques. Chez certaines d’entre-elles, les symptômes ont disparu après une supplémentation en chrome.
Une carence en chrome se manifeste par des troubles du métabolisme des sucres et des graisses :
- hyperlipidémie (taux de gras dans le sang élevés);
- hyperglycémie à jeun (taux de sucre sanguin élevé);
- hyperinsulinémie (augmentation de la quantité d'insuline dans le sang);
- intolérance au glucose.
La carence en chrome est presque inexistante dans les pays industrialisés, mais on pense que certaines personnes consommant essentiellement des aliments et des sucres raffinés pourraient en devenir carencées. De plus, les résultats d'études épidémiologiques et de cas-témoins ont démontré que les taux de chrome baissent avec l'âge, et qu'il existe une relation entre la faiblesse de ceux-ci et le diabète ou les maladies cardiovasculaires.
Une carence en chrome peut aussi être engendrée par la malnutrition, la grossesse, l'exercice intense, les stress infectieux et physiques, de même que par l'usage des corticostéroïdes. Les corticostéroïdes, le carbonate de calcium et les antiacides peuvent réduire le taux de chrome dans l'organisme.
Les solutions liquides utilisées pour alimenter certaines personnes par sonde gastrique (nutrition entérale) sont systématiquement enrichies en chrome.
Le chrome dans les aliments
Le chrome se trouve en faible proportion dans presque tous les aliments. "Les foies d'animaux, les œufs, la viande de bœuf, les produits céréaliers riches en son et les grains entiers, les noix, les haricots verts et les brocolis en sont un peu plus riches". On le trouve également dans certains compléments alimentaires, en unitaire ou en complexe. Les aliments les plus riches en chrome sont la levure de bière et le foie de veau.
Le brocoli, les haricots verts, les pommes de terre, les céréales à grains entiers, le germe de blé, le gruyère, les prunes, les champignons, les asperges, les viandes, les jaunes d'oeufs et la bière en contiennent aussi des quantités intéressantes.
Note. Il semble que l'agriculture intensive et le raffinage réduisent la teneur en chrome des aliments. On estime que l'absorption du chrome d'origine alimentaire varie généralement de 2 % à 3 % et de 5 % à 10 % dans le cas spécifique de la levure de bière.
Les 20 aliments les plus riches en chrome sont :
Levure de bière Foie de veau Jaune d'oeuf
Foie de volaille poivre Flocons d'avoine
Brocoli 18.3 Gruyère Haricot vert 1.6
Champignon Asperge Prune
Noix Germe de blé Céréales complètes
Chocolat noir Cresson Pomme de terre 2
Bière Thym
Teneur en chrome en microgrammes (µg) pour 100 g d’aliment (4-5-6)
**mcg = microgramme; 1 mcg = 1 millionième de gramme
Ail séché 60 Jus de raisin 3,3 Viande de bœuf 2,4
Poitrine de dinde 2,4 Banane 1 Jus d’orange 0,8
Pomme 0,7
Excès de chrome
Quels sont les risques d'un excès de chrome ?
"Il y a peu de risques d'un excès de chrome. En cas de consommation très importante (plus de 1200 μg par jour), le chrome peut générer des troubles digestifs, rénaux ou des anémies. Il est déconseillé aux femmes enceintes et allaitantes de dépasser l'apport de 200 μg de chrome par jour. "Toute personne diabétique désirant réaliser une cure de chrome doit le faire sous contrôle médical".
Le chrome que l'on retrouve dans les aliments ne présente pas de toxicité, il n'y a donc pas de dose maximale recommandée. En revanche le chrome industriel peut être cancérigène et il est donc recommandé de ne pas dépasser la dose de 120µg par jour.