Ficaire

Précautions

La plante à l'état adulte est toxique en cas d'ingestion crue et potentiellement mortelle pour les animaux de pâturage et d'élevage tels que les chevaux, les bovins et les moutons. Pour ces raisons, plusieurs États américains ont interdit la plante répertoriée comme une mauvaise herbe nuisible.

Toutes les plantes de la famille des renoncules (Ranunculaceae) contiennent un composé connu sous le nom protoanémonine. Le contact avec les feuilles endommagées ou écrasées de la Ficaire peut provoquer des démangeaisons, des éruptions cutanées ou des cloques sur la peau ou les muqueuses. L'ingestion de la toxine peut provoquer des nausées, des vomissements, des étourdissements, des spasmes, voire une paralysie. Il a été montré que l'ingestion de ficaire (anciennement petite chélidoine) non traitée sous forme de tisane comme remède à des hémorroïdes peut provoquer une hépatite aiguë et une jaunisse qui régresse dès la fin de l'absorption. La racine contient également des composés toxiques, l'acide ficarique et la ficarine.
Faiblement toxique sur la peau, la ficaire peut toutefois provoquer des irritations ou des inflammations, pouvant conduire à l'apparition d'une ampoule par simple contact. Pour ces raisons, son usage devrait être réservé à une application externe.
Cette toxicité explique que la Ficaire est, comme les renoncules, un symbole de danger dans le langage des fleurs.

Propriétés médicinales

Depuis le XVè siècle, on utilise la ficaire pour traiter les hémorroïdes. Cette capacité supposée des tubercules de ficaire à guérir les hémorroïdes tire son origine de la théorie des signatures, qui veut que toute plante porte un signe indiquant la maladie qu'elle soigne, ou la partie du corps sur laquelle elle agit. Or, ils peuvent en effet évoquer ces petites veines renflées si douloureuses.

Vasoconstrictrice, astringente, adoucissante, la ficaire est principalement réputée dans le traitement symptomatique de la crise hémorroïdaire douloureuse accompagnée d’envies fréquentes d’aller aux toilettes. On l'administre en extraits, intraits, pommades, sirop, poudre, infusion, décoction, onguent ou compresses.

Elle est aussi efficace pour soigner les troubles circulatoires comme les jambes lourdes, les infections anales, les maladies cutanées comme la gale, le prurit, les enflures articulaires ou des gencives (bains de bouche). On l’appelle aussi petite chélidoine car, comme la chélidoine, elle aide à faire disparaître les verrues.

Posologie

Baume antihémorroïdes à la ficaire et aux huiles essentielles
Ramasser les tubercules récoltés en décembre, laissés à sécher quelques jours . Les laver puis les hacher finement. Ajouter 2 volumes d’huile d’olive (ou mieux, d’arnica si les hémorroïdes ne sont pas saignantes) pour 1 volume de tubercules hachés, puis passer le tout au mixer. Laisser macérer au frais et à l’ombre pendant cinq jours. Filtrer.
Faire fondre 7 grammes de cire d’abeille dans un bain-marie. Ajouter 60 ml du macérat à la ficaire. Laisser un peu refroidir puis ajouter encore 5 ml d’huile végétale de calophylle, 1 ml d’HE d’hélichryse italienne de Corse, 1 ml d’HE de lentisque-pistachier, 4 ml d’HE de niaouli, 4 ml d’HE de cyprès. Mélanger pour homogénéiser le tout. Mettre en petits pots bien propres.
Appliquer 2 à 3 fois par jour jusqu’à disparition des symptômes.

Onguent express anti-hémorroïdes
Broyer des racines fraîches et les mélanger à 3 fois leur poids de saindoux. Laisser reposer cinq jours dans un pot en verre. Faire ensuite fondre doucement le tout au bain-marie, filtrer au linge fin et conserver dans un pot bien clos.

Composition

– Saponosides
– Protoanéimonine (à l’origine d’une possible irritation, voir aussi sous Effets secondaires)
– Amidon

La ficaire contient des flavonoïdes tels que la quercétine et la rutine qui ont des activités anti-inflammatoires et antioxydantes. 

Elle contient aussi des hétérosides aux propriétés vasoconstrictrices, 

L'histoire de la marque Yves Rocher commence avec cette plante comme se plaît à souligner l'entreprise. Le jeune homme âgé de 14 ans rencontre une vieille guérisseuse qui lui confie la recette d’une pommade hémostatique à base de Ficaire. Il décide de fabriquer artisanalement cette pommade dans le grenier familial et de la vendre directement aux utilisateurs, par l'intermédiaire de petites annonces dans Ici Paris.

En cuisine

En cuisine
Toxiques à l'état adulte, les jeunes feuilles (au goût acidulé et légèrement épicé) de ficaire ont été mangées crues (salades) et cuites (velouté, blanchies en légumes).
Ces feuilles ne sont généralement pas excessivement âcres, mais consommées seules, elles laissent parfois une sensation de picotement et d'irritation dans la gorge en raison de la présence de proto-anémonine, d'où la recommandation de ne pas consommer des salades entières de feuilles crues, mais de les mélanger avec d'autres végétaux.
Il convient donc de ne manger que les feuilles les plus jeunes, avant la floraison.
Les substances irritantes sont également absentes des parties blanches de la plante qui poussent à l’obscurité.
En Europe, les gens recouvraient la plante de vieilles feuilles ou de sciure de bois au début du printemps, ce qui les faisant blanchir, empêchant la synthèse de chlorophylle et de proto-anémonine.
De même, les tubercules cuits à l'eau salée, au goût de pomme de terre ou de riz, fournissaient un plat, paraît-il assez fin et roboratif.
Les boutons floraux conservés dans du vinaigre peuvent faire office de câpres.
La dessiccation détruit également la protoanémonine qui se transforme en anémonine, substance non vésicante et parfaitement inoffensive, mais la plante est à consommer avec modération car elle peut générer des troubles digestifs.
Il est donc tout à fait possible de faire sécher les feuilles de ficaire et de les réduire en poudre pour en saupoudrer les plats et leur apporter ainsi les quelques vitamines et minéraux dont la plante ne peut manquer d’être riche.
Les fleurs peuvent être également utilisées avec modération en décor.