Raifort Armoracia rusticana

Précautions

Le raifort, pris à petites doses, ne présente aucun effet secondaire désagréable. Néanmoins, une consommation trop importante peut entraîner des irritations de la gorge, de la bouche et de l'estomac. Il est donc préférable de toujours s'en tenir aux dosages indiqués.

Le raifort, sous toutes ses formes, n'est recommandé ni aux femmes enceintes ou allaitantes ni aux très jeunes enfants. Il convient également de ne pas l'utiliser chez les personnes présentant une allergie à cette plante ou souffrant de troubles de la glande thyroïde, de problèmes d'estomac ou d'intestins (inflammation, ulcère) ou d'une maladie rénale.

Effets indésirables
Certaines personnes sont allergiques au raifort sous toutes ses formes. Cette réaction peut être respiratoire, digestive ou cutanée.

Interactions avec des plantes médicinales ou des compléments
Il est préférable d'éviter l'association avec certaines plantes présentant des propriétés anticoagulantes, comme l'angélique, le curcuma, l'ail, le clou de girofle, le gingembre, le ginseng asiatique, le ginkgo biloba , la sauge rouge et le trèfle des prés.

Interactions avec des médicaments
Il convient d'éviter d'associer le raifort avec certains médicaments, pour ne pas en modifier les effets. Il s'agit des anti-inflammatoires non stéroïdiens (naproxène, ibuprofène), des suppléments d'hormone thyroïdienne (lévothyroxine, par exemple), des antihypertenseurs, des antiplaquettaires, de l'aspirine, des diurétiques (hydrochlorothiazide, furosémide), des médicaments employés en chimiothérapie et de la warfarine.

En cuisine

C'est une plante cultivée pour sa racine à usage condimentaire.

La racine de raifort râpée est utilisée en condiment, comme substitut à la moutarde. Elle a une saveur très forte, piquante et poivrée, due à la présence de deux glucosinolates, la sinigrine et la gluconasturtiine.

Contrairement à d'autres condiments comme le piment ou la moutarde, l'effet piquant disparaît entre chaque bouchée.

Elle est employée principalement en France en Alsace et au-delà à l'Est en Allemagne et les pays d'Europe centrale et orientale (Autriche, Hongrie, Roumanie, Pologne, Ukraine, Biélorussie, Russie...) pour relever les sauces et les viandes. En Angleterre, une sauce faite de raifort râpé, vinaigre, moutarde et crème liquide accompagne le roastbeef. Aux États-Unis, sa culture et ses usages sont importants, notamment dans les fast-foods.

Le raifort est souvent utilisé dans la cuisine italienne. Dans le nord de l'Italie il est utilisé pour la préparation du ragoût de bœuf « bollito misto » tandis que dans le sud du pays, précisément en Basilicate, il est l'élément essentiel d'une omelette appelé « rafanata ».

Le raifort figure fréquemment sur les tables juives lors du Séder, pour la fête de Pessa'h. Le chrain, une sauce rouge faite de raifort et de betterave rouge, est préparé pour accompagner le gefilte fisch, des boulettes de poissons préparées pour le shabbat.

Le wasabi japonais, qui appartient à un genre voisin, est fabriqué à partir de la tige du wasabi. En raison de son extrême rareté et donc de son prix, on utilise à la place de wasabi du raifort, réduit en poudre et coloré en vert, pour fabriquer un ersatz de wasabi. Ce produit est en vente dans les supermarchés asiatiques ou servi dans la plupart des restaurants japonais, y compris au Japon.

Propriétés médicinales

La racine de raifort a des propriétés dépuratives, digestives, rubéfiantes et stimulantes ; elle est surtout très riche en vitamine C. Son absorption facilite la digestion des graisses. Historiquement, elle a été utilisée au Moyen Âge pour soigner les rhumatismes.

Utilisation interne
Troubles digestifs : stimule le processus digestif, calme le reflux gastro-oesophagien, possède un léger effet laxatif, réduit les gaz intestinaux, favorise la disparition des parasites dans les intestins, contribue à la digestion des lipides.
Effet diurétique : diminue les oedèmes, facilite et augmente l'élimination urinaire.
Effet bactéricide : permet de limiter la prolifération des bactéries et de lutter contre certains virus (grippe), protège l'organisme contre l'Escherichia coli et le staphylocoque doré, assainit l'haleine.
Expectorant efficace : décongestionne les sinus et les bronches, apaise l'asthme et les catarrhes.
Antirhumatismal : soulage les douleurs articulaires liées à l'arthrose et à l'arthrite.
Effet stimulant, réchauffant : favorise une meilleure circulation du sang. Propriétés anticancéreuses.


Utilisation externe
Permet de lutter contre les extrémités froides et les engelures. 

En cataplasme : réduit les rhumatismes et les douleurs articulaires. Calme les démangeaisons liées aux piqûres d'insectes.

Facilite la digestion et l'élimination urinaire (troubles de la vessie). Diminue les oedèmes localisés. Traite les enrouements, l'asthme, les rhumes, la grippe (accumulation de mucus). Sa forte teneur en vitamine C en fait un allié de choix dans le traitement du scorbut.

Autres indications thérapeutiques 
Manque d'appétit, asthénie, fatigue, goutte, rachitisme, gencives infectées, fièvre.

Posologie

Utilisation et posologie du raifort

Le raifort est utilisé en infusion pour traiter les troubles digestifs ou circulatoires et en gargarismes, contre la mauvaise haleine. 

Pour résoudre les problèmes de congestion et d'infection, le raifort se présente en sirop, en infusion ou en teinture mère.

 Pour calmer les douleurs rhumatismales, des cataplasmes de racines râpées sont indiqués. 

Pour diminuer les démangeaisons des piqûres d'insectes, la plante s'utilise en pâte (mélange de racines séchées et d'eau).

- Racine fraîche râpée ou séchée : pas plus de 20 g par jour.

- En teinture mère : de 3 à 4 g de poids sec équivalent, par jour.

- En sirop : 2 g de racine râpée par jour.

En infusion : 2 g de racines dans une tasse d'eau chaude, trois fois par jour.

Principes actifs

Parties utilisées
Ce sont les racines qui sont utilisées en phytothérapie.

Vitamines : B2, 3, 6 et C. Sels minéraux : sodium, calcium, magnésium, soufre et potassium. Oligo-éléments : fer et cuivre. Acides : chlorhydrique, carbonique, sulfurique, phosphatique. Glucosinolate, myrosinase, sinigrine.