Laitue vireuse ou Laitue sauvage (Lactuca virosa)
Précautions
La laitue vireuse peut provoquer des allergies chez certaines personnes sensibles. Les symptômes peuvent inclure des éruptions cutanées, des démangeaisons, des éternuements et des difficultés respiratoires.
Elle contient des substances toxiques appelées lactucariums, qui peuvent provoquer des effets sédatifs et analgésiques. Cependant, ces toxines sont généralement considérées comme sans danger pour les humains et sont dégradées lors de la cuisson pour l'alimentaire ou lors de l'infusion.
il ne faut pas la consommer à trop forte dose, ni quotidiennement.
Sa consommation peut aussi accélérer le rythme cardiaque et respiratoire. Il faut éviter d'en prendre si l'on doit conduire.
PS : Tout le monde ne réagit pas de la même manière à ses effets sédatifs. Aucun effet ou peu d'effet ou efficacité marquée chez d'autres.
En cuisine
La plante n'est généralement utilisée qu'à l'état de jeune pousse et se montre amère et coriace dès l'état de rosette. Les racines sont comme les feuilles du centre (les plus tendres) comestibles, mais poêlées pour réduire leur amertume.
Vous pouvez éventuellement les faire cuire (une ou deux fois) à l’eau pour en enlever l’amertume puis les faire revenir à la poêle ou les mettre dans une soupe. Mais personnellement je privilégie les plantes que l’on peut manger sans avoir recours à ce procédé. Car il est dommage de perdre les vitamines qu’elles contiennent.
Dès qu’elles commencent à monter, les feuilles deviennent très amères et quasiment immangeables. Surtout crues.
Les jeunes pousses de laitue vireuse apportent au mesclun un gout très prononcé et s'utilisent en petite quantité . Sa saveur puissante se marie avec les salades épicées et corsées, comme la roquette.
Propriétés
Cette plante peut aider à améliorer la digestion en favorisant la production de bile et en stimulant les muscles de l’estomac et de l’intestin. Elle peut également aider à soulager la constipation et à réduire l’inflammation du tractus gastro-intestinal. Elle combat les douleurs de l'estomac, de l'intestin et du foie.
Elle peut aider à maintenir une peau saine, à renforcer les os et à améliorer la santé cardiaque.
Grâce à ses propriétés, cette plante est surtout indiquée en cas d’anxiété ou des troubles du sommeil. Cette plante est aussi indiquée pour calmer les personnes hyperactives spécifiquement lorsqu'il y avait surmenage intellectuel,
Contrairement aux mélisses, matricaires ou autre qui réalisent un travail de fond, en cure, La laitue vireuse a une action rapide et ponctuelle. Action qui peut être utile selon le contexte.
Le latex très amer fournit une fois séché une matière brun foncé très amère, le « lactucarium », utilisé au XIXe siècle par les médecins pour remplacer l'opium dans les cures de désintoxications consécutives à l'usage de cette drogue, car ce lactucarium est un sédatif beaucoup moins puissant mais il ne possède pas la toxicité de l'opium. Légèrement hypnotique mais également onirique (favoriserait les rêves), réducteur de l'activité sexuelle (prolongation de l'acte chez l'homme et modérateur des pulsions), agit contre la spermatorrhée (Écoulement involontaire et spontané du sperme).
Elle peut également être prise pour soulager le réflexe de la toux lorsque celle-ci est trop forte et diverses affections respiratoires comme la coqueluche ou les bronchites.
La Laitue vireuse compte avec le pavot somnifère, la jusquiame ou encore le cannabis, parmi les plantes sédatives, analgésiques, antispasmodiques et psychotropes les plus illustres qui soient connues depuis l'Antiquité
Posologie
Voie orale : décoction de feuille, extrait liquide, vins aromatiques
Aucune posologie officielle, se référer aux instructions du fabricant
A titre indicatif : 5 à 10g de feuilles séchées par jour en décoction
o Pour le lactucarium, chez les Américains on voit de 320 mg à 1,3 g, délivré sous forme de pilules. Chez les Français, Fournier en particulier, on voit de 100 mg à 1 g par jour.
o On peut faire la teinture du lactucarium, donc en gros dissoudre cette masse épaisse dans de l'alcool fort, chez fournier on voit des doses de 0,05 g à 0,3 g.
o Pour la teinture des feuilles fraiches, Chez Felter et Lloyd du côté américain, on voit 30 à 60 gouttes de la teinture par prise. Chez Fournier de 0,5 g à 5 g par jour, donc on est dans la cuillère à café pour la dose maximale chez Fournier.
o Fournier mentionne aussi une décoction des feuilles et de la tige à raison de 30 à 60 g de plante, voire plus, par litre d'eau. Logiquement on parle de plante sèche ici, bien que ceci ne soit pas mentionné par Fournier. De nos jours, à faire une infusion ou décoction, d'une manière générale, on utilise des doses largement plus basses qu'à l'époque, du style une cuillère à soupe par tasse.
o Valnet mentionne l'utilisation de l'hydrolat de laitue qu'il positionne comme calmant et pour les insomnies. Ceci dit, il le mélange à l'hydrolat de valériane, de tilleul et de marjolaine. Donc allez savoir qui fait quoi dans ce mélange.
o Valnet parle aussi de l'utilisation des semences, 4 à 5 g (de poudre des akènes je suppose) en tant que calmant. Semences sous forme de décoction, 1 cuillère à café par tasse.
o Et dernière forme, vous trouverez des personnes qui fument les feuilles sèches de laitue vireuse, je n'ai personnellement pas de recul sur cette forme.
La dose thérapeutique courante se situe entre 0.5 à 3 grammes de la plante sèche (soit approximativement une cuillère à café à 1 cuillère à soupe de la plante en morceaux) en infusion ou en courte décoction, et jusqu'à 4 à 6 grammes pour une dose sédative[réf. nécessaire]. Les principes actifs sont très rapidement et totalement dissous dans l'eau chaude. Ils sont aussi très vite absorbés par digestion. De fortes doses à partir de 4 grammes sont susceptibles d'altérer la vigilance et de créer une somnolence passagère[réf. nécessaire]. Les doses faibles à modérées peuvent être répétées au besoin toutes les 4 heures. Une prescription standard haute faite par un médecin pouvait être de 300 mg de lactucarium ou d'une préparation équivalente 3 fois par jour.
Un éventuel surdosage se manifeste au-delà de 6 à 8 grammes de la plante par des signes accrus de somnolence qui ont été comparés à ceux des narcotiques et des hypnotiques, l'effet potentiel est donc relativement important. Des doses plus hautes entraînent des effets secondaires avec des sensations toxiques comme le mal de crâne et une agitation paradoxale à l'engourdissement. Dans des optiques psychiatriques mais aussi dans la substitution dans le soin de la toxicomanie[réf. nécessaire], des doses de 1 à 2 grammes de lactucarium ont été envisagées - parfois jusqu'à 3 grammes - en fonction de la réponse aux effets secondaires inconfortables et d'un besoin sédatif particulier.
Lactucarium
La préparation la plus prisée s'appelait le lactucarium et c'était une préparation de latex épaissi et séché. Le produit fini, le lactucarium, se présentait sous la forme de pains de couleur brun-rougeâtre qui rappelaient un peu les pains d'opium : amers, collants et d'aspect résineux. D'ailleurs on appelait le lactucarium "opium de laitues" dans les pays anglophones.
Comment est-ce qu'on récoltait le latex ? Eh bien on attendait la floraison et on pratiquait des incisions sur la tige juste avant la floraison. On incisait à différents endroits pour récupérer le plus de latex possible. On trouve différentes descriptions du processus dans la littérature, certains imbibaient des morceaux de tissus pour ensuite aller les presser dans des récipients, ou des morceaux de coton. On revenait 15 jours plus tard sur les mêmes plantes pour faire de nouvelles incisions, et ainsi de suite pendant plusieurs mois, de juin à septembre dans certaines régions.
Ensuite soit on faisait sécher au soleil, soit on faisait évaporer au bain marie pour obtenir la fameuse pâte qui constitue le lactucarium.
Pour extraire la sève correctement, vous devez commencer par cueillir les feuilles. Ensuite, déposez-les dans une bassine et remplissez-la d’eau jusqu’à couvrir toutes les feuilles.
L’étape suivante consiste à écraser celles-ci pour laisser couler la sève. Il ne vous reste plus qu’à attendre l’évaporation de l’eau pour pouvoir récolter le latex. Pour cela, vous pouvez laisser le tout sécher au soleil.
Vous pouvez ensuite retirer les feuilles sèches et faire de petites boulettes avec la poudre de couleur marron obtenue. Et voilà, vous pouvez utiliser la sève séchée dans votre pipe à eau.
Teinture
teinture de plante fraîche (alcoolature)
La réponse est oui, on peut tester la macération des feuilles fraiches dans de l'alcool fort, on parle d'alcool à 96° ici, alcool que l'on ne peut pas acheter dans le commerce ici en France en tant que particulier, mais vu qu'on aime bien préparer le limoncello, on va parfois en chercher un litre ou deux du côté de la frontière italienne. On en trouve dans quasiment tous les pays frontaliers. Ceci n'est pas un encouragement à faire de la contrebande bien sûr, n'allez pas me faire dire ce que je n'ai pas dit.
Au lieu de faire le lactucarium on peut préparer un extrait liquide qui va être une double macération. On fait macérer une première fois en utilisant ma recette de la teinture de plante fraiche, on laisse macérer pendant une petite semaine. On filtre. Et on va utiliser ce liquide filtré pour faire une 2e macération, comme si c'était de l'alcool neuf. On fait ceci pour concentrer au maximum la préparation, sinon une simple macération se révèle un peu légère. Pour la plupart des plantes, on ne fera pas de double macération comme je vous ai expliqué dans mon programme Fabrication de produits à base de plantes. Mais on va faire une exception ici.
Je répète. On ramasse les feuilles fraiches idéalement juste avant la floraison. On fait une première macération pendant une semaine. On filtre, on presse et on récupère le liquide dans lequel on fait une 2e macération avec de nouvelles feuilles fraichement récoltées. On laisse encore une semaine. On filtre, on presse, et c'est prêt. Pour les quantités, on en parle dans quelques minutes.
Composition
deux principales substances actives qui sont le lactucérol et la lactucine.