Alliaire (Alliaria petiolata)

L'alliaire

En cuisine

Ses racines possèdent un goût proche du radis et sont également consommables. Les jeunes feuilles écrasées, mélangées dans une salade apportent un léger goût d'ail. Les tiges cueillies au printemps ont un goût sucré de chou. On peut également l'employer dans du beurre ou en faire du pistou.

L'alliaire est employée comme condiment pour les céréales et les légumes, grâce à ses graines qui peuvent servir de substitut à la moutarde noire.

Propriétés médicinales

Elle est traditionnellement utilisée pour ses vertus diurétiques, contre les rhumatismes, l'asthme et la goutte

On prête aussi des vertus antiseptiques à la plante fraîche, alors utilisée en cataplasme. Elle est antiputride, c'est-à-dire qui empêche la putréfaction des chairs.

 En médecine de guerre au siècle passé, elle est utilisée sous forme d'alcoolature en lavage puis en compresse pour désinfecter et favoriser la cicatrisation d'ulcérations suppurées. C’est une plante qui va rompre la suppuration et accélérer la régénération des tissus. Autrefois, les cataplasmes de feuilles fraîches d’alliaire étaient courants. Dans le même ordre d’idée, les feuilles se mastiquent pour traiter les inflammations de la bouche.

Expectorante : elle peut être précieuse pendant les fins de printemps humides où les bronchites n’ont pas encore dit leur dernier mot. Dans ce cas, il faut l’utiliser fraîche car la dessiccation lui fait perdre ses propriétés. (Tisanes de plante fraîche : 30 à 50g/l d’eau). Ses constituants  pénètrent en circulation sanguine, sont relâchés au niveau des bronches et vont liquéfier le mucus, le désinfecter, permettre une meilleure expectoration.

On voit aussi des utilisations pour les douleurs rhumatismales ou les douleurs musculaires, les problèmes inflammatoires de peau de type eczéma, dermatose. En lavage ou en cataplasmes de la feuille fraîche.

Antiscorbutique grâce à sa richesse en vitamine C (261 mg/100g).
les graines sont rubéfiantes. Ça veut dire qui ramène la circulation à l'endroit où on a appliqué la substance, comme si on s'était frotté très fort à cet endroit et que ça devient rouge.  Pour soulager une congestion sanguine en profondeur. C'est le rôle du fameux cataplasme à la moutarde. Sauf que  plutôt que d'utiliser un mélange graines de lin et graines de moutarde, on pourrait utiliser un mélange graines de lin et graines d'alliaire. Cazin nous dit tout de même que les graines d'alliaire sont moins rubéfiantes que les graines de moutardes, donc il faut mettre un peu moins de graines de lin et un peu plus de graines d'alliaire, par exemple 40/60 au lieu de 50/50.
Détoxifiant du foie en douceur. Régulièrement dans la salade, avec des crudités, mettre un peu de fausse roquette, d'alliaire, de bourse à pasteur, de radis noir, etc.

Posologie

Teinture.  (je vous rappelle que le terme "alcoolature" désigne une préparation faite à partir de la plante fraîche. l'alliaire se manipule surtout à l'état frais). Ensuite on utilise une cuillère à soupe de ce mélange pour 100 g de sérum physiologique. 

A appliquer en lavage des plaies torpides et suppurantes, des escarres, des ulcères de jambes.  lavages avec de l'eau bouillante et 10% d'alcoolature d'alliaire. 

Utilisation des graines broyées en inhalation, pour dégager les sinus. On ramène la circulation vers les muqueuses nasales, ce qui va provoquer une liquéfaction du mucus. En plus de ça, ça va déclencher le réflexe d'éternuement, qui est là pour dégager un corps étranger. Donc ça va avoir un effet d'évacuation et de nettoyage.

c'est surtout la forme fraîche qui était utilisée et on comprend facilement pourquoi. Dès que vous avez des plantes qui contiennent ces constituants soufrés qui sont très volatils, qui peuvent s'échapper de la plante, vous allez beaucoup perdre au séchage.

20 g de feuilles par litre. 

Pour les quantités, personnellement je ferais probablement entre 30 et 60 gouttes par prise, en fonction du contexte. Par exemple, pour une situation respiratoire, je ferais une 30'aine de gouttes rajoutée dans une infusion de plantes aromatiques et de résineuses. Donc plutôt en combinaison avec d'autres.

Pour la forme lavage et compresse, Leclerc recommande de faire bouillir de l'eau puis de rajouter 10% en alcoolature d'alliaire. 

Valnet recommande les feuilles fraiches broyées en application sur les dermatoses, ou les feuilles mâchées et rejetées ensuite.

La forme infusion en gargarisme, je cite Valnet : "affermit les dents branlantes, fortifie les gencives, prévient la carie".